Quand on gère plus de 30 000 logements, les situations de contentieux sont malheureusement nombreuses, et chacune mérite d’être étudiée de manière individuelle. Afin d’éviter au maximum de recourir à l’expulsion locative, Plurial Novilia expérimente en 2014 un dispositif innovant d’accompagnement dénommé APRIL (Accompagnement et Prévention par l’Insertion pour le Logement).
Prévenir et lutter contre les expulsions locatives, tel est l’objectif du dispositif mis en place par les équipes sparnaciennes de Plurial Novilia, en lien avec la principale structure d’hébergement d’Epernay, le Club de Prévention. Proposé aux locataires concernés par une mesure individuelle (impayés, troubles de voisinage...), cet accompagnement vise à combattre l’isolement et à permettre le maintien du locataire dans son logement.
Afin d’éviter autant que possible les expulsions et donc l’entrée en hébergement précaire de populations déjà fragilisées, Plurial Novilia et le Club de Prévention d’Epernay ont choisi de mutualiser leurs compétences, afin notamment de proposer un accompagnement aux locataires en situation délicate. Dès qu’un problème est identifié, un contact est initié par le gestionnaire. En cas de non-réponse, un travailleur social du dispositif APRIL prend alors le relais. L’objectif est de parvenir à instaurer un dialogue le plus tôt possible, de nombreuses difficultés étant réversibles.
Si malgré cette médiation, un compromis n’est pas trouvé dans les délais impartis, Plurial Novilia procède alors à la résiliation du bail mais le Club de Prévention se substitue au locataire le temps de gérer le problème, qu’il s’agisse de mettre à jour le dossier, ou de trouver une solution adaptée. Cette sécurisation supplémentaire inédite jusque-là permet d’éviter l’expulsion, même temporaire, du locataire dans la plupart des cas.
Le dispositif APRIL est co-financé par le Fonds d’Innovation Sociale, l’Etat (DDCSPP), le Conseil général de la Marne, la Ville d’Epernay, la CAF, et Plurial Novilia. En 2014, 80 situations ont été gérées et plus de 90% des personnes suivies ont repris le paiement de leur loyer. Certaines ont également repris contact avec les partenaires sociaux pour un suivi plus poussé de leur situation.
« La grande force de ce dispositif est que ce n’est pas la personne en difficulté qui vient nous voir, mais nous qui venons frapper à sa porte avec une solution. Cela permet de casser les principes habituels et d’éviter une éventuelle forme de rupture. On ne lâche pas les gens. »
Nicolas Bourgeois, Responsable Développement Social Urbain