A zone exceptionnelle projet exceptionnel. C’est dans la ZAC Jeanne d’Arc qu'est inauguré fin 2012 un immeuble unique en son genre à Reims, imaginé par les frères architectes Serge et Lipa Goldstein – déjà à l’origine du célèbre immeuble Goldorak de la rue des Moulins. Les 26 logements expérimentaux de ce programme, allant du T3 au T6, ont en effet la particularité d’être positifs, c’est-à-dire qu’ils produisent autant d’énergie qu’ils en consomment - et même un peu plus, d’où le terme d’immeuble positif.
Derrière cette prouesse technique, on trouve avant tout un cahier des charges extrêmement précis, notamment en matière d’isolation avec 30 cm de polystyrène en façade, 36 cm en toiture, le tout complété par des menuiseries en triple-vitrage. La production d’énergie, répartie entre l’électricité et la chaleur, s’appuie à la fois sur des panneaux photovoltaïques installés sur le toit, et sur l’installation d’un triple système combinant pompe à chaleur air/eau pour le chauffage des appartements, pompe à chaleur air/eau pour la production d’eau chaude et ventilation double-flux à haut rendement.
Si la promesse d’un bâtiment positif est belle, elle nécessite cependant de multiples ajustements lors du démarrage de l’exploitation afin de tirer pleinement parti des installations. C’est pour cette raison qu'en 2013, un groupe de travail réunissant les techniciens en charge de la conception ainsi que des représentants des agences et des services maintenance et gérance est mis en place avec EDF. Tout au long de l’année, le groupe suit minutieusement l’évolution des consommations de l’immeuble, afin d’effectuer au fur et à mesure les réglages nécessaires et parvenir à un juste équilibre entre production et consommation.
Dans le même temps les occupants sont également mis à contribution puisque certaines mauvaises habitudes du quotidien ont un impact particulièrement néfaste sur les performances potentielles d’un logement dit « positif ». Une étude sur le comportement et la satisfaction des locataires est donc menée afin d’identifier ce qui relève de problèmes purement techniques (réglage des VMC, répartition de la chaleur, position du thermostat...), et ce qui relève plus des comportements ou du ressenti. L’occasion de vérifier que les écarts entre les niveaux de consommation des différents locataires viennent avant tout d’attitudes personnelles, et que la mise en place de ces nouvelles techniques doit obligatoirement s’accompagner d’une sensibilisation et d’une aide à la prise en main des occupants.